Qui succédera à Trump sinon lui-même ?

L’accord avec la Chine présenté il y a moins d’un mois n’était qu’une courte trêve et les hostilités sont relancées en grand. Donald Trump menace désormais de surtaxer de 10% les importations chinoises représentant une valeur globale de 200 milliards de dollars, dont la liste sera publiée à la fin du mois. « Des mesures supplémentaires doivent être prises pour encourager la Chine à changer ses pratiques déloyales et à ouvrir son marché aux biens américains » a-t-il justifié, afin de compenser le vol de technologies et de propriété intellectuelle américaines qu’il dénonce.

Les États-Désunis d’Amérique

Par Roberto Boulant

Conséquence logique d’une société clivée à l’extrême par les inégalités et un basculement démographique qui voit la population blanche reculer inexorablement (un nouveau-né sur deux est « non-blanc » suivant la terminologie raciale), on savait déjà que Donald Trump n’était pas vraiment le 45ème président des États-Unis, mais plutôt le 1er président de son seul électorat. Quitte à faire de la recherche systématique des tensions internes et externes, sa principale méthode de gouvernement pour se maintenir.

Les lignes bougent de tous les côtés

La provocation de Matteo Salvini a atteint son but au-delà de toute espérance. Il a mis en évidence la cacophonie européenne qui ne demandait qu’à se réveiller à propos des réfugiés et dont il entend profiter. Elle ne va pas manquer de s’exprimer lors du sommet de fin juin, où une nouvelle réglementation succédant à celle Dublin n’a aucune chance d’être trouvée. Entre répartir une immigration sélectionnée grâce à la redéfinition du droit d’asile et barricader les frontières de l’Europe, le choix est impossible.

L’insaisissable changement de l’ordre mondial

Combien de temps vont-ils continuer à jouer à faire semblant, à déplorer l’abandon des relations à l’ancienne mode ? Donald Tusk, le président de l’Union européenne, est dans le vrai quand il reproche à Donald Trump de défier « l’ordre mondial » à l’occasion du G7, mais dans le faux quand il considère implicitement que celui-ci est immuable. D’où le malaise de dirigeants devant cet ordre en train de basculer, qu’ils ne savent pas comment rattraper.

Une fois de plus, les Américains ont un temps d’avance

À la lumière des évènements, il est permis de se poser une question dérangeante. Et si Donald Trump exprimait, par ses outrances et sa vulgarité, la démesure d’une Amérique non pas déclinante mais relevant la tête et allant l’emporter ?

Certes, les images de la pauvreté et du délitement de la situation des classes moyennes ne peuvent être effacées. Mais elles n’illustrent qu’un seul déclin, celui de l’économie, auquel le président américain s’attache présentement à répondre au détriment de ses alliés. La domination américaine sur le plan financier et militaire, qui vont de pair, n’ont pas été atteints. C’est même … Lire la suite